Tibet et Népal (1-2-13)
L’Observatoire des Droits de l’Homme, « Human Rights Watch », vient de publier son Rapport mondial 2013 couvrant les développements de 2012. Voici des extraits sur le Tibet et le Népal.

Tibet
http://www.hrw.org/world-report/2013/country-chapters/china?page=3

La situation dans la Région Autonome du Tibet (R.A.T.) et les districts tibétains autonomes des provinces voisines, le Qinghai, le Sichuan, le Gansu, et le Yunnan, s’est révélée toujours tendue après la répression écrasante des manifestations qui ont secoué le Haut Plateau en 2008 et l’introduction de mesures plaçant tous les monastères tibétains sous le contrôle direct des fonctionnaires du gouvernement qui y seront affectés de façon permanente.

Il reste au gouvernement à indiquer qu’il compte satisfaire les aspirations des Tibétains à une plus grande autonomie, même à l’intérieur des limites étroites de la loi sur l’autonomie dans les territoires où vivent les minorités ethniques. Au moment où nous écrivons, quatre-vingt-cinq Tibétains se sont immolés depuis le premier cas enregistré le 27 février 2009 – 85 dont 72 dans la seule année 2012. Au moins 69 de ceux qui se sont immolés sont morts.

. Les forces de sécurité chinoises assurent une présence pesante et les autorités continuent de limiter rigoureusement l’accès dans les zones tibétaines ainsi que les voyages, particulièrement pour les journalistes et les visiteurs étrangers.

Les Tibétains suspectés d’être opposés aux mesures politiques, religieuses culturelles ou économiques de l’Etat sont systématiquement l’objet d’accusations de « séparatisme ». Le 18 juin, un tribunal de la province du Setchouan a condamné un vieux moine tibétain, Yonten Gyatso, à sept ans de prison pour avoir répandu des informations sur la situation au Tibet et contacté des organisations des Droits de l’Homme à l’étranger.

Les arrestations secrètes et la torture en détention sont monnaie courante. En juin, un moine tibétain appelé Karwang est mort après avoir été torturé sans relâche dans les locaux de la police à Ganzi (Kardze en tibétain). Il avait été arrêté à la mi-mai, soupçonné d’avoir collé des affichettes appelant à l’indépendance tibétaine.

Dans le cadre de son offensive pour construire “un nouveau paysage socialiste “ sur le plateau tibétain, le gouvernement continue de mettre en place de grands programmes de développement nécessitant le relogement ou le déplacement d’environ 80% de la population rurale. Contrairement à ce que dit le gouvernement chinois, les mesures de relogement ont été exécutées de façon autoritaire et sans consultation réelle des personnes concernées alors que les mécanismes de dédommagement sont obscurs et inadéquats. Les éleveurs privés de leur moyen d’existence traditionnel doivent faire face à une baisse de leur niveau de vie et à une dépendance accrue par rapport aux subventions gouvernementales.


Nepal (extrait)
http://www.hrw.org/world-report/2013/country-chapters/nepal?page=2
Réfugiés tibétains
Sous la pression grandissante de la Chine, le gouvernement népalais a continué de refuser aux Tibétains le libre passage vers l’Inde. En 2012, les autorités ont aussi empêché les rassemblements pacifiques de Tibétains et de Népalais d’origine tibétaine, et sont allées jusqu’à arrêter les manifestants en violation des ordres de la Cour suprême du Népal.
Le gouvernement continue de refuser aux Tibétains le droit de célébrer publiquement leurs fêtes, y compris celles du Nouvel An. En mars, cent (100) Tibétains ont été arrêtés à Katmandou lors de manifestations à l’occasion du 53ème anniversaire de la révolte tibétaine contre l’autorité chinoise. En septembre, la police a arrêté sept Tibétains à Katmandou. Six d’entre eux ont été relâchés le même jour, mais la police a poursuivi le septième pour infraction à la loi sur l’ordre public et était, au moment où nous écrivons, en train d’enquêter sur ses activités.
En septembre, après une rencontre entre les réfugiés tibétains de Katmandou et Robert O. Blake, sous-secrétaire d’Etat américain pour l’Asie centrale et méridionale, le gouvernement a demandé à l’ambassadeur américain des explications sur les raisons pour lesquelles les autorités népalaises n’avaient pas été avisées de cette rencontre avant qu’elle ait eu lieu.


Acteurs Internationaux clés.
Géographiquement situé entre les deux grandes puissances asiatiques que sont l’Inde et la Chine, le Népal doit s’efforcer de maintenir un équilibre délicat. L’Inde continue à exercer une influence externe dominante sur la politique népalaise, influence qui a parfois des conséquences négatives à son égard dans l’opinion publique. L’Inde est en perpétuelle compétition avec la Chine en ce qui concerne les investissements dans les grands programmes d’infrastructure notamment hydroélectrique.
Ces dernières années, le Népal a accepté d’augmenter le niveau de l’aide financière de la Chine pour financer le développement infrastructurel et apporter un soutien à l’armée. En échange, le gouvernement népalais soutient explicitement la thèse pékinoise intitulée « Une seule Chine » selon laquelle la Chine a souveraineté sur le Tibet et Taiwan. Le Népal interdit aussi les « activités antichinoises » dans le pays, bien qu’il n’y ait pas de lois spécifiques justifiant une telle interdiction.
En mars, le gouvernement népalais a refusé de proroger la fonction du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme (OHCHR) présent à Katmandou depuis 2005.
Le gouvernement a aussi négligé de répondre à la demande de l’Office du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de placer au Bureau des Nations Unies à Katmandou un responsable aux Droits de l’Homme pour les programmes de développement (UNDP).
En septembre, les Etats-Unis ont retiré le parti maoïste de sa liste des organisations terroristes, permettant ainsi aux entités américaines d’avoir des échanges légaux avec le Parti et ses membres après une proscription de neuf ans.

Traduction A.R.T. (Aide aux Réfugiés Tibétains, Grenoble)
http://refugiestibetains.free.fr

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